Et si on levait la tête un instant vers les étoiles ? T’es-tu déjà demandé si la vie existe ailleurs dans l’univers ? Et si un jour nous pouvions voyager dans l’espace ? Ces deux questions ont fasciné l'humanité depuis tant d’années...
Cette 5e édition du Café Sans Filtre fait partie de la 9e saison du Café Numérique Liège, qui organise des conférences pour diffuser le savoir. Nous avons décidé l’année dernière de passer au format plus convivial du Podcast.
Invités du jour: deux étudiants, Cyril et Charles, membres de Kot Astro qui vulgarise l’astronomie
Emmanuel Jehin, astrophysicien à l’université de Liège, qui recherche des exoplanètes
Bertrand Bonfond, planétologue à l’université de Liège et contradicteur en titre.
L’astronomie, la loi des astres en grec, est une des plus anciennes sciences naturelles.
Le « New Space » c’est l’ouverture de l’industrie spatiale aux entreprises privées. L’industrie continue d’être financée par les pouvoirs publics, mais le « maître d’œuvre » peut désormais être une entreprise privée. Pour Bertrand c’est donc une évolution plutôt qu’une révolution.
Si les entreprises privées émergent ainsi, c’est parce qu’elles sont plus agiles, avec une plus grande capacité d’innovation. Elles ne sont pas alourdies par des considérations politiques et peuvent donc contrôler toute la chaîne de production par exemple, ce qui réduit les coûts.
Aller sur Mars, qui entraîne un voyage long de six mois comme le rappelle Emmanuel, représente un coût et une complexité technologique conséquents. Dans la conjoncture économique actuelle, on se concentre donc sur le retour sur la Lune, afin d’établir une base qui servira d’étape vers Mars. La Lune est riche en glace au pôle Sud, une ressource qui pourra servir d’ingrédient pour les missions futures en permettant de générer eau potable, oxygène et carburant pour les fusées.
La conquête spatiale fait partie de l’ADN de l’homme, observe Emmanuel. Mais l’espace est surtout très stratégique, d’un point de vue géopolitique, du fait des ressources matérielles qu’il promet.
Si les débris spatiaux continuent de s’accumuler, il n’y a pas aujourd’hui de marché pour les nettoyer. A partir d’un nombre critique, s’ensuivrait une catastrophe en chaîne, les débris s’entre-choqueraient et on aurait un anneau de débris autour de la planète. L’idée la plus prometteuse financièrement serait de les ramener sur terre pour réutiliser les matériaux.
Les invités comme les orateurs sont tous d’accord : l’éducation est essentielle, mais comment montrer l’attrait des études scientifiques? Aujourd’hui, trop peu de gens font de la science. En Belgique, le budget pour les sciences fondamentales est faible donc les étudiants post-doc commencent souvent leur carrière à l’étranger. Mais voyager (Chili, Maroc, Hawaï etc.) fait partie des attraits de la filière spatiale. En tant qu’ingénieur il est plus facile de trouver du travail, dans les entreprises privées.
Une invitée intervient pour parler du programme américain Artémis qui vise à envoyer la première femme sur la lune en 2024. Emmanuel nous rappelle l’existence d’un concours européen pour envoyer la première femme européenne dans l’espace. Beaucoup de femmes travaillent dans le spatial.
En tant qu'astronome, Emmanuel voit les voyages spatiaux touristiques d’un mauvais œil : ils sont chers pour peu de choses, ils ont une utilité discutable et sont polluants de tous points de vue.
Cependant, le récent regain d’intérêt du public pour le spatial est de très bon augure. Cela permet de booster les budgets de l’industrie et, en retour, ceux de la recherche. Les projets et missions symboliques (l’intérêt scientifique de l’ISS par exemple est limité) permettent, via le public, de stimuler la recherche et de développer des technologies.
Or, d’un point de vue financier à long terme, il est très intéressant pour l’humain de conquérir l’espace, qui offre beaucoup de ressources à exploiter. La Lune est particulièrement intéressante du fait de son gisement d’hélium 3, carburant de la fusion nucléaire, une énergie propre et « infinie ».
Mais, demande un invité, quel est l’intérêt de la recherche fondamentale, par exemple de la première image d’un trou noir publiée en 2019 ? Cela permet d’avancer la recherche spatiale, de confirmer nos théories physiques, et c’est un exploit technique, répond Emmanuel. Il y a déjà eu de nombreuses retombées technologiques venues des projets spatiaux.
Existe-t-il des exoplanète habitables pour l’homme? Oui ! 4000 exoplanètes ont été trouvées à ce jour, mais il en existe des milliards.
Pour Bertrand, le satellite OUFTI-1, développé par des étudiants liégeois et lancé en 2016, atteste de l’excellence belge dans le domaine spatial.
Pour continuer à explorer le sujet, il existe de nombreuses ressources en ligne.
Emmanuel vous recommande http://dailyscience.be/, http://www.societeastronomique.ulg.ac.be/ qui organise la Nuit Des Étoiles Filantes et la https://www.nasa.gov.
Il y a également le site de Kot Astro : https://www.kotastro.be/.
Enfin, Bertrand nous rappelle la richesse des chaines YouTube : Stardust - La Chaîne Air & Espace, Hugo Lisoir, AstronoGeek entre autres.